(c) herjuliwii

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prénom au choix, ici Anabel , longstride

avec MELANIE LAURENT


« J'aimerai comprendre mais j'y arrive pas, tu sais que j'ai toujours été là, dis moi ce qu’il a fait, j'aurais peut être pas dû tout donner, essayer de te faire changer . Je te laisse avec tes regrets, je suis désolée ... »

Ana doit avoir plus de vingt-quatre ans. Ana, tout le monde l’appelle Ana, même les gens qu’elle ne connait très peu, ce qui fait que tout le monde pense que c’est son prénom, mais non. Anabel. Anabel, ce mot sonne comme une douce caresse à nos oreilles. Anabel, on dirait une symphonie, un orchestre à elle toute seule. La profession est au choix mais forcément quelque chose d’altruiste, Ana aime aider les autres, c’est sa façon de se sentir utile, surtout depuis qu’il est partit. Il ne faut pas croire, son départ l’a aussi affectée. Elle est restée chez les parents, pour veiller sur Lèna, la petite Lèna, sa colombe. Elle m’a toujours appelé de noms de bêtes, tant est si bien que j’avais parfois l’impression de ne plus avoir de prénom, d’être devenue insipide, incolore. Elle se ronge les ongles, surtout lorsqu’elle est stressée. Tout le temps donc. Elle a tendance à se mordiller la lèvre inférieure lorsqu’elle a quelque chose à dire mais qu’elle hésite. Elle ne sait pas mentir, elle n’a jamais su. Elle vient de Paris, c’est une LIPSTICK GOLDEN YOUTH bien sur. Ici pour rattraper une énorme erreur, son erreur.

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a single man, a single life

Ana est l’ainée, elle a toujours cru que c’était son rôle de veiller sur nous. Elle avait tord, notre mère était là pour ça. Pourtant, jusqu’à l’âge de six ans je pensais que c’était Ana ma mère. Elle a toujours tout fait pour moi. Vivant dans une petite banlieue de Paris, nous étions qualifiés de revenu intermédiaires. Nos parents travaillaient plus que nécessaire pour nous élever. Ana, moi et lui. Lui. C’est devenu un mot tabou. Lorsque l’on dit lui, nous savons de qui nous parlons, et personne n’en parle. Parce qu’il est parti, depuis deux ans déjà. Depuis deux ans, la maison est devenue vide, morte, comme si nous étions en deuil. Personne n’arrive à passer à autre chose. Moi la première. Ana ne sait pas ce qu’il s’est passé entre lui et moi, il ne s’en doute pas une seconde. Et pourtant, elle comprend ma douleur, elle m’accompagne ici, pour le retrouver. Une carte postale, je suis là car il a envoyé une carte postale il y a deux semaines.

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she & him

Assise dans l’avion, mon regard se perd à travers le hublot. Ma main gauche serre la carte postale, l’espoir. La droite est intimement liée à celle d’Ana. Ma sœur, mon tout. Sans elle, je serais vide, encore plus qu’aujourd’hui. Je l’aime plus que tout, plus que nos parents même. Elle est là aujourd’hui, avec moi, cela veut tout dire. Je finis par poser ma tête sur son épaule, sans un mot. Je n’ai jamais eu besoin de m’exprimer pour qu’elle me comprenne. Elle sait ce que je ressens, elle me connait mieux que tous. Je m’endors finalement. Elle attrape la carte qui tombait de ma main. Elle effleure les mots du bout des doigts, les mots qu’elle a écrit, un moi plus tôt. Pour sa petite sœur, pour son ange. Elle voyait bien qu’elle n’arrivait pas à survivre à son absence. Elle ne voulait pas la voir souffrir, détestait ce qu’elle était en train de vivre. Elle pensait que lui donner des nouvelles aurait pu la faire réagir mais ce fut pire encore. Alors elle est là, dans le fol espoir de retrouver ce frère perdu qui n’a pas donné de nouvelles depuis déjà trop longtemps. Elle le pense mort, elle a fait son deuil. Elle ne pense donc pas le moins du monde qu’il se trouve effectivement sur cette île, qu’elle peut le retrouver. Elle se prépare à sauver Lèn, essaie de trouver autre chose, quelque chose qui puisse marcher cette fois. N’importe quoi, n’importe quoi pour qu’elle vive à nouveau.


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love and other disasters

Alors bien sur, la première chose que je demande est une présence. Pas non plus sept jours sur sept mais pas de fantôme. C’est un personnage essentiel à mon histoire alors j’ai besoin de lui. Une bonne orthographe ne serait pas du luxe. Sinon je promets que je sauterais de joie devant mon écran lorsqu’elle sera prise.